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Charles Baudelaire – Petits poèmes en prose
Il est de certains textes qui peuvent nous accompagner pendant des dizaines d’années, nous obséder par moments sans que l’on puisse se résoudre à les affronter réellement jusqu’à ce que,
atteignant un âge respectable, cette circonstance nous commande de le faire.
Les poèmes en prose de Baudelaire sont de ceux-là et ce n’est pas sans crainte que je me suis décidé à les aborder poussé par les encouragements bienveillants de Daniel Repoux.
Il est certain que Baudelaire était conscient de la nouveauté de sa proposition qu’il a pris soin d’entourer de mystères tant il est vrai qu’il apparaît dans ces textes sous toutes les formes, celle du
mendiant, du saltimbanque, du poète en n’étant ni l’un ni l’autre et tous à la fois. C’est sans nul doute un chef-d’œuvre, vivant, vivace, insaisissable, abolissant la distinction entre objectif et subjectif pour nous délivrer l’essence de la poésie. Toute interprétation du texte reste instable et peut être mise en péril par l’arrivée d’une figure mystérieuse ou d’une voix qui surgit on ne sait d’où remettant en cause toute notre construction logique et morale. Il semble même que Baudelaire ait poussé la cruauté et l’ironie jusqu’à inclure dans ces textes la réaction du lecteur, ce qui
nous place dans l’inconfort agaçant du voyeur qui est vu. Tous les thèmes de la modernité, l’obsession, l’acte gratuit, la mélancolie, le suicide, l’envie de meurtre sont disposés çà et là comme des pièges dans lesquels nous nous précipitons tour à tour en tant que victime, bourreau, puis assassin, laissant notre âme dans un déséquilibre avancé dont la seule issue est le rire. Le rire de l’homme sur lui-même.
Pour moi ces poèmes en prose me font penser aux sonnets de Shakespeare qui sont comme un laboratoire de l’artiste, de la figure de l’artiste et de son art et de leurs rapports au monde, voire à
l’éternité. Ce qui fait que ces textes seront toujours absolument modernes.
Philippe Cotten
1 Préface 3’11
2 À une heure du matin 3’03
3 L’étranger 1’05
4 Le miroir 0’51
5 Perte d’auréole 1’43
6 Assommons les pauvres 4’52
7 Le mauvais vitrier 5’43
8 Enivrez-vous 1’02
9 Le joujou du pauvre 2’56
10 Laquelle est la vraie 1’36
11 Le galant tireur 1’54
12 Un plaisant 1’14
13 Le fou et la Vénus 2’14
14 Les dons des fées 5’19
15 Le joueur généreux 7’30
16 Épilogue 2’05
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